Les proses noires du chat (2)
Elle a dix-sept ans.
Ses pieds nus sont
appuyés sur l’étagère ou est posé le poste de radio.
Deux sept cent quarante
sept ont écroulé les deux tours de Manhattan.
C’est la fin de
l’après-midi,
pendant le mois de
septembre.
C’est un mardi.
Un avion à réaction
renverse son étagère en carton.
Qui dormait
Au fond d’elle
Et qu’elle réveille
brutalement.
notre monde,
notre monde va
s’arrêter.
Ce sera le dernier
automne.
Dans six mois, il n’y
aura plus rien.
le monde lui échappe,
elle échappe au monde.
comme avant,
comme si tout
continuait ?
Tout s’arrête.
L’instant se fige.
Vous avancez dans le
vide,
c’est un rêve que vous
faites perdurer,
réveillez-vous !
vous allez tomber.
Il y a urgence, il faut
tout vivre, et tout apprendre, tout de suite, ingérer,
décide-t-elle.
Je suis le chat qui
s’étire.
Je suis le chat qui
s’aiguise.