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Je crois que je vais faire un blog...
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24 septembre 2007

Les proses noires du chat (5)

Chute avant midi.
Légèreté du mouvement qui choit, froid du carrelage qui heurte sa tête.
Elle n’est pas folle, regardez, elle ne suffoque même pas,
Mais l’anarchie réglementaire reprend aussitôt ses droits.
Elle va se noyer si je la laisse.

Lumière,
Je suis le chat noir comme ses désirs qui tirent son âme au fond d’elle,
bleue de froid, d’effroi.
Où est l’âme elle-même qui s’est trahie?
obsession de l’erreur étouffante, oppressante, annihilante. 
Où est l’âme dans ce fatras d’incertitudes clandestines et réfugiées au plus profond,
très profond
d’elle qui ne sais plus où aller, comment faire, que dire et que penser pour aimer.
où sont les mots ?

Elle ne sait plus dire, ni écrire, ni penser, ni aimer.

Traces de sang sur le mur,
mains bien à plat sur la table,
et la montre,
et le temps,
savez-vous de quoi elle parle ?

Elle lui dit que...
Tout ne peut pas être mesuré,
tout ne peut pas être construit,
on peut vivre dans des ruines, dans du carton pâte, sur un terrain vague.

Mais ne vois-tu pas qu’elle est prisonnière ?

Et parfois,
quoi que vous pensiez
Elle est très belle, elle aussi,
très pure elle aussi,
il y a dans sa jouissance quelque chose d’immaculé qu’au moins elle possède
que vous ne voyez pas,
enfermés que vous êtes dans des codes qui ne sont pas les vôtres.

Elle écrit en essayant de perdre le contrôle de la censure abrutissante
aux tempes et aux poignets de fer blanc.

L’extatique,
l’extatique pouvoir de la déraison sombre et mielleuse est là.
Doucement, entendez-vous,
tout est artificiel,
il faut beaucoup penser pour ne plus penser,
pour ne plus dire,
pour sentir,
pour exprimer seulement
la solitude du néant obscur du bric-à-brac de la pensée nubile et fraîche
qui tord ses mains dans ses cheveux d’or en un poison.

Il faut savoir ne plus maîtriser, lâcher le métronome qui bat sans elle, sans rien,
brouillard dense et insondable silence,
silence bruyant et assourdissant du chat.

Feuille rouge ensanglantée de mots pleurés, pâles et mortifères.
Où est-elle dans tout ça?
 L’essoufflement arrive,
inspiration,
expiration,
suffocation,
la fin.

Les larmes qui lui dérobent son essence,
rattrapez son âme qui coule sur le sol…

Combien de pages pour la voir telle qu’elle n’est pas, telle qu’elle ne veut pas être?
 Dîtes lui qu’elle n’est plus, tout à coup,
Qu’elle s’est dématérialisée, désubstantifiée.

Le chat est tombé, je suis son seul monde, son unique moi qui tombe et s’effrite.

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