Insomnia
L'insomnie m'obsède et j'ai peur qu'elle m'achève.
Une heure de "petit latin" bouclée de deux à trois puisque je m'écroulerai à six heure, cela tient presque du surréalisme, c'est pourtant récurrent.
La nuit je ne dors pas et il fait froid sous ma peau. L'envers de mes paupières me brûle et se brouille, ma tête est lourde et bascule, mais je ne dors pas. Mon corps trop souvent refuse net, en dépit de la fatigue, en dépit de l'obscurité et des lendemains matinaux, de se laisser choir, engourdir dans la torpeur et la tranquillité qui m'enlève Elixir à mes côtés. Depuis l'enfance régulièrement, mes sens opposent une résistance de principe, que je subis, à cette absence à moi-même qu'est le sommeil. Après avoir tant lutté pour rester toujours éveillée, on en arrive un jour à lutter pour encore parvenir à sombrer.
Il fait nuit depuis longtemps, mais je ne dors pas. Et pourtant je déteste cet état, cette conscience presque somnambule, terreau des angoisses les plus diffuses, et insondables, la solitude dense de la nuit, l'absence à la raison qui la rend inutile.