Résolution n°5

Je voterai Ségolène Royal dès le premier tour car elle est la candidate qui envisage le plus pertinemment l'activation des dépenses sociales concernant l'emploi.
En garantissant un taux de remplacement de 90% du dernier salaire perçu pour les chercheurs d'emploi, et en assortissant cette rémunération d'une formation qualifiante, Ségolène Royal se rapproche évidemment du célèbre modèle danois. Il s'agit par ce biais en effet de mettre à profit une période d'inactivité pour acquérir des qualifications supplémentaires qui viennent compenser le risque de perte d'employabilité lié au chômage. Cela permet également aux travailleurs d'avoir des comportements professionnels plus risquophiles puisque le chômage n'est non plus vu comme une période damnée de régression sociale mais comme la possibilité de réorienter sa carrière et de se fixer de nouveaux objectifs. Un fort taux de remplacement n'a pas pour corollaire systèmatique des effets de trappes à inactivité, il permet au contraire d'envisager plus sereinement une flexbilité du marché du travail indispensable à l'embauche dans les entreprises et à la croissance de l'économie via de nouveaux investissements de la part des entrepreneurs.

Nicolas Sarkozy au contraire continue de vouloir stigmatiser les chômeurs comme les parias de notre société, qui profitent impunément du salaire des travailleurs.
Ainsi, il conditionne le versement de minimas sociaux à la réalisation de travaux d'intérêt général, ce qui n'augure guère positivement du temps qui reste aux chercheurs d'emplois pour la recherche active d'un nouvel emploi. En outre, le fait de ne pouvoir, pour un demandeur d'emploi, refuser plus de trois offres de travail "correspondant à ses compétences" laisse rêveur quant au critères auxquels seront désormais conditionnés la notion d'emploi convenable. Il y a fort à parier que la dimension de la proximité géographique, ou bien le niveau de rémunération soient rapidement évincés de ces critères, à l'instar de ce qui se fait déjà en Allemagne et avec toutes  les difficultés que cela suppose.

J'aurais aimé trouver des défauts au programme de François Bayrou sur l'emploi... Mais par honnêteté intellectuelle, je me vois contrainte de reconnaître que toutes ses propositions correspondent point par point aux conclusions des derniers rapports ayant fait autorité en matière de politique de l'emploi ...
Comme quoi, on peut être partisane et bonne joueuse! ;-) Cependant, je déplorerai quand même le manque de considérations vis à vis de l'offre de formation et de mise à profit de la période d'inactivité pour les demandeurs d'emploi.

A l'extrême droite, Jean Marie Le Pen ressort sa bonne vieille préférence nationale en matière d'emploi tandis que Philippe De Villiers, qui est décidément passé du mauvais côté de la force et l'assume sans problème, continue dans la culpabilisation des chômeurs.
Mais le plus drôle cette fois, se situe à l'extrême gauche. Le Parti Travailliste, le Parti Communiste, le Parti Moustachu et Lutte Ouvrière sont bien d'accord, on travaille trop, pour une rémunération trop faible, et dans une situation trop incertaine. Olivier Besancenot approuve tout cela, mais c'est vraiment lui qui nous propose le plus naïvement du monde d'organiser harmonieusement notresuicide économique collectif(viste): réduction obligatoire du temps de travail à 30h par semaine, interdiction des licenciements, suppression des CDD, des temps partiels, du CNE au profit du seul et unique CDI! Vite vite, ou sont les kolkhoses?

Parce que nous sommes à 23 jours du premier tour
Parce que les licenciements d'Alcatel-Lucent
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