Les proses noires du chat (4)
Je suis le chat, qui tourne
dans sa tête,
je regarde le monde autour et le temps qui s’enfuit
vers la forêt de murmures ourdis
qu’elle ne veut, qu’elle ne peut entendre,
et qui souffrent sa tête dont le sang cogne aux
tempes bleues d’effroi,
face au vide, face au désert, face au rien,
face à la détresse de se savoir toute seule,
perdue.
La lumière
a une fin, quelque part il y a de l’ombre,
il y en a
toujours eu,
ce n’est
pas beau l’ombre,
il faut
cacher l’ombre,
ne pas
dégénérer, se maintenir, exister dans ce que l’on doit être.
Aller,
aller bien comme il faut.
Les
obsessions ne nous dirigent pas.
La raison
nous guide.
Raisonnable.
Soyons raisonnables et rationnels.
N’ayons
besoin de rien d’autre que cette raison qui parle toute seule maintenant.
Tout va s’arrêter, un jour il y aura un fond, il
faut descendre très lentement,
ne plus penser, ne plus penser,
ne pense plus,
désolidarise-toi, dématérialise-toi
elle n’est plus un, elle est tout.
L’étendue l’espace et le temps,
Elle ne se donne plus, tout se donne à travers
elle.
Moi,
moi,
je ne suis
pas moi, ce n’est pas moi,
dîtes-moi,
moi n’est pas, moi n’existe pas.
Elle divague, elle se perce, se creuse, s’écroule,
elle s’effondre, elle n’est rien,
elle est une illusion que les autres perdurent.
qu’elle disparaisse,
je ne peux plus la suivre.
Elle n’existe pas, ou elle existe trop,
elle a peur,
oui mais terriblement peur,
d’être trop ou pas assez,
elle tremble et suffoque, s’étrangle quand je vis,
elle a très mal,
elle est enfermé dans ce qu’elle n’est pas,
elle ne se désolidarise pas du reste.