Où l'on révèle d'étonnantes choses sur la sexualité des lesbiennes (et où l'on assume d'être douteusement googlisable...)
Les
tabous de l’homosexualité, présentés par Karine Lemarchand, nous ont rappelé
plusieurs choses :
Que
quand on n’est pas à l’aise avec un sujet, ou du moins qu’on ne le maîtrise
absolument pas, il est souvent plus facile d’en rire que de le prendre au sérieux.
Que s’entourer d’invités très intéressants, de spécialistes très compétents ne
suffit pas à combler la vanité médiatique d’un traitement médiocre de telle ou
telle question.
Que les gays sont une
bande de folles nymphomanes, se regroupant en ghettos et passant leur temps à
se tortiller sur de la techno.
Que les lesbiennes, à défaut d’avoir une vraie sexualité, sont avant tout,
comme toutes les autres femmes de potentielles mères et n’existent réellement
que par ce biais.
Qu’il
est plus correct de passer ce genre d’émission à 22h30 plutôt qu’à 20h50…
… Et pour
cause : dans la première partie de l’émission il est plus vendeur de
parler agressions homophobes, drogue, prostitutions, backroom, et Mykonos, et
de réserver la vie de madame&madame ou monsieur&monsieur Tout-le-monde
pour la seconde partie, pour les seuls vrais concernés qui auront eu le courage
de rester, dans l’espoir qu’on parle de leur vie autrement que sous l’angle sea
sex and sun, les homos en bref, qui ne
sont pourtant plus à convaincre, eux.
Qu’on
évolue tout de même, un peu, puisque l’homosexualité n’est plus ce
« douloureux problème » d’il y a 30ans, mais envisageable aussi en
terme de sentiments amoureux, de construction familiale et d’ordinarité.
Je
suis consciente qu’il ne s’agit pas de condamner ce genre d’émissions, qui ont
au moins le mérite d’exister. Qu’en tant qu’homosexuelle, je suis forcément
plus réactive à la moindre bourde commise dans ce genre de
« vulgarisation ». Cependant, il demeure quelque chose qui m’atterre
réellement :
Karine
Le Marchand : - Aïe aïe aïe, comment vais-je tourner ma question ?
Bon tant pis je me lance : être lesbienne implique-t-il un rejet du
pénis ? Mais comment peut-on être épanouie sexuellement sans
pénétration ? Parce que sans objet, c'est impossible quand même!
Comment
te dire Karine… Comment te faire comprendre ce que visiblement, tu ne parviens
même pas à imaginer, ce que visiblement, tu ignores à tel point que je crains
personnellement pour ton propre épanouissement sexuel…
Quelques
citations peut être :
«
Comme l’explique Marina Castaneda, les pratiques sexuelles les plus
répandues sont la pénétration vaginale avec la main, le cunnilingus, ainsi que
les caresse clitoridienne (…) (Comprendre l’homosexualité 1999). Quant au
fameux point G, si tant est qu’il existe, il est plus « accessible à la
stimulation digitale qu’au frottement du pénis » affirme le sexologue
Gilbert Tordjman (La femme est son plaisir, 1986). Il n’y a donc aucun obstacle
anatomique au plaisir lesbien. »
Stéphanie
ARC, Les Lesbiennes, 2006 – Editions le Cavalier Bleu, coll. Idées reçues.
« Les
mains et les doigts, c’est parfait pour les préliminaires, mais pas de queue
égale pas de sexe. Autrement dit, si le plaisir vient des mains (pénétration
des doigts, du poing ou masturbation), il « ne compte pas » ?
Allons donc… Les mains sont adroites. Les doigts sont mobiles. Ils sont
capables d’attouchements et de mouvements infinis et ils accèdent au point G
beaucoup plus facilement que le pénis. »
Félicie
NEWMAN, Les Plaisir de l’amour lesbien, 2004 – Les Presses libres, coll. Le
Sexe en liberté.
Comprends tu mieux, karine ? Comprends tu mieux petit macho qui me demandais comme nous faisions, qu’il nous fallait bien un mec quand même ? Comprends tu mieux ma sœur, qui pensais que je n’avais pas forcément besoin d’un suivi gynécologique au même titre que toi ? Comprends tu mieux toi qui pensais que nous étions finalement toujours vierges ?